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13 juin 2019

Après ce BRM 600, Paris Brest Paris pointe le bout de son nez

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Et ils continuent et ne s’arrêtent plus : 200, 300, 400 : c’était déjà pas mal, ça fait déjà un peu loin, un peu long, voire un peu original, pas banal, mais cela ne leur suffisait pas, il a fallu qu’ils passent à 600 et au milieu de la nuit pour ne pas être vus ou profiter du calme.Je vous parle de Philippe Mariani, Christophe Pelletier, Philippe Olivera et Gilles Deharbes.
Le VCMB était de connivence, leur a préparé le parcours, et lorsqu’à 4H30 le coucou suisse est sorti de son nid, ils sont partis sous la pluie, le vent et heureux en plus d’aller jouer dehors par un temps pareil, avec de nouveaux partenaires de jeu. Eh oui, plus on est de fous, plus on rit!
Et, lorsqu’ à leur retour j’ai posé la question : « Alors, heureux ?? » A Christophe Pelletier il m’a répondu :
« Très …. !!! Encore une superbe aventure humaine dans un peloton ou le mot d’ordre durant cette balade  de 33h reste: du plaisir du plaisir et encore du plaisir… » Avec un chef d’orchestre haut de gamme (Philippe Mariani), toujours aussi  bienveillant  envers l’ensemble des cyclos du peloton.

Voici deux récits qui prouvent à quel point, ils aiment aller faire les fous !

Le point de vue de Gilles DEHARBES
Au départ j’appréhendais ce 600km de Montigny où j’avais échoué en 2015 à 100 km de l’arrivée.
Mais les années passent mais ne se ressemblent pas. Même si à 10 heures du départ, vendredi 7 juin 2019, la tempête Miguel battait son plein, la météo de ce samedi 8 juin devait être plus clémente. Départ 4h30 du matin Philippe Mariani, Christophe Pelletier, Philippe Olivera et moi avons été accueillis avec tous les encouragements par les membres du club du VCMB. Jusqu’à 20 heures nous avons eu un vent soutenu de trois quarts voir de face par moment. La cohésion était de mise et le groupe de 8 cyclos que nous avions formé progressait à bonne allure.
Les routes étaient jonchées de branches d’arbres mortes plus ou moins grosses, il fallait donc être vigilant. En passant dans des bois dans la région du Perche nous avons rencontré des arbres abattus qu’il nous a fallu contourner à pied (voir la photo ci-jointe).
Juste avant la nuit, le club du VCMB nous avait proposé des plateaux-repas dans une auberge à Lassay les Châteaux. L’accueil des propriétaires était admirable et nous avons pu nous restaurer au chaud. La nuit a passé vite et à 4h30 du matin nous étions à Mortagne au Perche, ou d’un commun accord nous avons dormi 30 minutes dans la salle du distributeur de billets de banque.
Ce court sommeil a été réparateur et nous a permis de regagner Montigny le Bretonneux dans de bonnes conditions où nous attendait l’ensemble des membres du bureau du VCMB qui nous ont offert un repas. J’ai ressenti l’atmosphère du Paris-Brest-Paris
Texte de Gilles DEHARBES

Le point de vue d’un grand spécialiste: Philippe MARIANI
Quatre garçons dans le vent
Beatles d’un jour, nous avons été ce samedi 8 juin dernier pour écrire le 4ème et dernier volet des qualifications pour PBP 2019. C’est la fleur au fusil et le sourire aux lèvres que nous avons pris le départ de cet ultime BRM. Au programme 600 km sur un circuit qui nous conduit sur les routes du PBP. Nous ne sommes que 36 cyclos inscrits, ce qui est très peu comparé aux précédentes éditions. Y aurait-il un désintérêt pour ces épreuves au long cours ?
La tempête Miguel qui sévit depuis la veille est toujours très active. Nous passons littéralement à la lessiveuse durant les 300 premiers kilomètres. Quatre au départ, notre groupe s’étoffe au fil du temps qui s’écoule. Nous rattrapons quelques âmes solitaires, émoussées par les rafales incessantes d’Eole qui balayent la route sans relâche. Très vite la solidarité s’exprime et les relais se mettent en place pour permettre à chacun de progresser en ménageant ses forces. Nous gardons notre optimisme car nous avons quand même la chance que la pluie ne s’invite pas au débat. Une excellente ambiance règne dans le groupe composé de 10 personnes. Nous progressons en musique, grâce à la programmation de « DJ Nono » du VCMB. Nous partageons également la compagnie de Bruno du même club, d’Yves le Vosgien de Gérardmer, Bertrand de l’US METRO, Philippe de Sceaux et d’Olivier, le baroudeur, que nous avions rencontré sur le BRM 400.
La première pause a lieu à Châteauneuf-en-Thymerais au km 134. Il est 10h40, cela fait 6 heures que nous avons quitté Montigny. Nous nous accordons 20 mn de pause, afin de reprendre des forces devant une boisson chaude bienvenue car le mercure tarde à grimper. 90km nous séparent du prochain contrôle situé à Bagnoles-de-l’Orne. Depuis Longny-au-Perche nous enchaînons les toboggans. Nous quittons les collines du Perche pour escalader les Alpes mancelles. Les paysages sont magnifiques. Nous empruntons une jolie route forestière pour traverser la forêt domaniale d’Ecouves. Il faut être très vigilant car la chaussée est recouverte de branchages attestant de la violence des vents, durant le passage de la tempête la veille. Soudain un arbre couché sur la route stoppe notre progression. Nous devons le contourner en portant nos montures, exercice périlleux avec nos chaussures de vélo !! Au sortir de la forêt, peu après Rouperroux, se dévoile à nous le magnifique château de Carrouges. Il est 15h15 lorsque nous arrivons aux « Thermes » de cette seconde étape.
Notre expédition se poursuit en direction d’Ernée que nous atteignons à 19h49 après 90 kilomètres de pédalée venteuse. Une vingtaine de jeunes hommes bruyants et à l’équilibre hasardeux nous accueillent à la terrasse du café où nous pointons nos carnets de route. Après quelques échanges fort sympathiques avec cette équipée festive, et le plein des bidons, il faut rapidement nous remettre en route car une quarantaine de kilomètres nous séparent encore de Lassay-les-Châteaux où nous attend un repas chaud.
Le soleil est maintenant presque couché et la nuit s’installe progressivement. 22h15, nous arrivons à destination. Nous abritons nos vélos dans une des salles du restaurant, où de nombreuses bicyclettes sont déjà entreposées. Avant de dîner, nous en profitons pour nous changer et enfiler des vêtements secs pour la nuit. Au menu, l’incontournable plat de pâtes accompagné de son blanc de poulet fermier. Crudités en entrée et yaourt pour terminer le repas. Une prestation de qualité à souligner !!!
Repus, il nous faut repartir. La fraîcheur de la nuit se fait tout de suite ressentir. Le vent est tombé, rendant notre progression plus facile. Pour autant, le profil altimétrique de la route est toujours aussi exigeant. Nous enchaînons les montées qui nous durcissent les cuisses, et les descentes nous paraissent toujours trop courtes. Les premiers signes de sommeil se manifestent chez certains. Les paupières sont lourdes, et garder les yeux ouverts devient difficile. Nos amis du VCMB sont les premiers à décider de faire une courte pause au chaud dans une laverie automatique à Averton. Le reste de la troupe en fera de même à Mortagne-au-Perche dans le sas d’un distributeur automatique, une chambre de fortune bien connue des habitués de PBP ; il est 5h25 ; 35 mn de sommeil suffiront pour reposer nos organismes et nous permettre de repartir dans une forme acceptable. Les commerces étant fermés à cette heure-ci, un selfie devant la pancarte de la ville suffit pour justifier de notre passage. Nous arrivons à Longny-au-Perche à l’heure du petit-déjeuner. La boulangerie vient juste d’ouvrir et les odeurs qui émoustillent nos narines nous invitent à la tentation. Quelques centaines de mètres plus loin, le premier café installe ses tables en terrasse. Nous choisissons plutôt l’option en salle pour nous réchauffer.
Rassasiés, nous sommes dans de bonnes dispositions pour affronter les 100 derniers kilomètres restants à couvrir pour rejoindre l’arrivée. Malgré tout ce que nous avons pu vivre ces dernières heures, nous ne sommes pas au bout de nos surprises. Sur la D8, en direction de Neuilly-sur-Eure, nous faisons face à deux vaches fugueuses que nous parviendrons à parquer à l’entrée d’un chemin forestier avant de prévenir la maréchaussée.
Après Châteauneuf-en-Thymerais, les routes nous sont familières. Le soleil fait de timides apparitions et le vent a tourné, si bien que nous l’avons à nouveau de face. DJ Nono que nous avons retrouvé au petit matin à Longny-au-Perche, en compagnie de son collègue a remis la sono en marche. C’est sur des rythmes endiablés que nous filons à vive allure vers Montigny. Il est 13h40 lorsque nous franchissons la ligne d’arrivée fictive. Il nous a fallu 33 heures pour venir à bout des 600 km de cet ultime BRM. Un plat de pâtes cuisiné avec amour et l’accueil chaleureux des organisateurs nous font vite oublier notre fatigue et nos petits bobos.
Cette épreuve aura permis de mettre l’accent sur la solidarité et la convivialité qui ont animé le groupe tout au long de cette épreuve. Seul on va plus vite mais à plusieurs on va plus loin !!! Je suis sincèrement enchanté d’avoir pu partager cette aventure humaine avec de belles personnes.

Rendez-vous au PARIS BREST PARIS

Texte de Philippe Mariani
Photos CT Maurepas

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