COVIDOVELOCIO du 10 avril 2020……..c’est reparti !!
Ils étaient prêts, en ce week-end de Pâques, pour participer à la flèche Vélocio en direction de Pâques en Provence. Préparer cette épreuve, c’est beaucoup de temps passé à s’entraîner au cœur de l’hiver. Alors quand la date arrive et que la météo est estivale, ce n’est pas facile de renoncer. Pourtant un virus invisible en a décidé autrement et nous a tous confinés à notre domicile pour s’en protéger. Jean à donc décidé de participer à cette épreuve depuis chez lui. Son imagination a fait le reste. Il a réveillé des souvenirs chez d’anciens participants. Nul n’est besoin de créer d’applications virtuelles sophistiquées. On se pose dans un endroit agréable, on ferme les yeux, on ouvre la porte aux souvenirs et on se laisse faire
Après une première l’an dernier, Christophe, Patrick et moi avions prévu de réaliser en 2020 cette belle randonnée qu’est la flèche VELOCIO de Pâques en Provence. Cette randonnée intéressait aussi Philippe qui souhaitait préparer Brest / Menton. La belle Danielle, était aussi de la partie… mais une nouvelle fois la roue de la vie a tourné, et c’est finalement Eric qui s’en est venu grossir nos rangs. On s’était quelque peu entraînés… 3000km depuis début janvier jusqu’au jour de la demande de confinement, en raison de la pandémie due au Covid 19. Notre dernière sortie : le fameux samedi où nous avions pris la pluie en remontant de Briis sous Forges.
Aujourd’hui le compte à rebours a commencé avec mes équipiers. Devoir de délégué sécurité, j’ai rappelé l’obligation de charger les éclairages pour la nuit prochaine. Ils devront l’être, comme prête est notre chasuble. Les minutes s’égrainent et je ne vois personne à l’horizon. J’ai beau envoyer des annonces, une heure avant, puis toutes les cinq minutes… que nenni, ils dorment encore les copains, pensant je l’imagine, emmagasiner du sommeil pour la nuit qui promet d’être longue. Eh oui les gars il va falloir pédaler !
Je reçois enfin quelques messages. Le coach nous prévient que « le beau temps sera présent, avec un vent léger tourbillonnant et un peu de fraîcheur durant la nuit » Il dit encore que « c’est l’entraînement qui est souvent le plus dur ». On verra bien ! Philippe pleure de rage « sniff, sniff » écrit il. Patrick tempête et s’emporte, « puisque que c’est comme ça je vais prendre un double Bourbon ».
Mais, cessons de tergiverser, il est l’heure de monter en selle. Le coach ne s’est pas trompé, il fait vraiment très beau, un peu chaud d’ailleurs. Peut-être même un peu trop chaud pour moi et ma polaire naturelle. Je commence à me demander si cette VELOCIO ne va pas se transformer en Briançonnaise, genre canicule 2019 tellement s’amoncellent les similitudes.
14h Pétantes j’enfourche le vélo. On a prévu de réaliser nos 24h jusqu’au samedi 11 avril. Je ne vois toujours pas mes équipiers… Peut être que la sueur m’aveugle… déjà !
14h 01 Message de Patrick « Vous êtes où ? Je vous attends sur mon vélo devant chez moi … » En voilà déjà un qui n’a pas souvenir du lieu de rendez vous ! Second message du coach, alors qu’on est déjà partis «N’oubliez pas vos attestations ». Amusant, le coach est devant sa télé et regarde Bebel dans L’homme de Rio. Quant à Philippe « attendez-moi je suis aux… ». Sans parler d’Eric, qui, lui, est perdu corps et âme. Je ne l’entends même plus !
Je décide donc, au mépris du règlement de la VELOCIO où nous devons partir à cinq mais avec possibilité d’arriver à trois, de partir seul sur mon fier destrier blanc ! Le parcours promet d’être long. Je vais mettre la pédale douce et ne prévois mon premier ravito que vers 20h… Je serai moins lourd … mais aussi moins costaud !
21h Je suis en retard sur l’horaire prévu. Je prends une toute petite mini collation, sans m’arrêter. J’ai pourtant une faim de loup et très, très soif ! Le temps de réajuster mon casque pour éviter une grosse blessure. On est prévenus, les sangliers envahissent les villes ! Eh hop reparti.
22h30 Déjà nuit noire, alors qu’hier on profitait de la pleine lune. La route est libre, presque libre : des animaux de toutes sortes se baladent (la fatigue aidant je dois aussi en imaginer) en dehors de toutes mesures de gestes barrières conseillés. Je file tellement que je vais certainement rattraper mon retard.
23h Eh oui, en avance, je m’octroie un p’tit somme et je rêve…
8h Pétard ! Comme j’ai roulé. Je ne me suis même pas vu traverser Lyon
10h Oulah… Passé Donzère et Bollène, ça monte après Beaume de Venise !
14h Arrivée à Blauvac. Jamais je n’aurais pensé réussir après la nuit dernière passée
Vous transmettre également cet écrit que m’a envoyé un ami qui suivait mon aventure « en live ». Et vous convaincre qu’une fois que l’on a réalisé une VELOCIO elle reste à jamais à l’esprit. Tant pour avoir vaincu les difficultés de la préparation, très souvent dans le froid; que plus encore, pour le bonheur de rouler ensemble jusqu’au bout. N’hésitez plus c’est addictif… Alors, à l’année prochaine ?
texte et photos de Jean Robin
« Salut Jean
Je vois que le virus de la VELOCIO t’a contaminé. Super ton suivi de ta VELOCIO virtuelle.
Nous, nous avions commencé en 2003 et continué durant une douzaine d’année. Cela fait donc 5 ans que je ne participe plus.
Eh bien figure toi que depuis, et tous les ans, c’est la même chose, je me mets en mode VELOCIO le mercredi d’avant Pâques.
Je scrute la météo, le sens du vent, décompte les heures avant le départ comme à l’époque.
Vendredi je n’ai pas raté le départ à 14 h (nous partions également à 14h), vers 20h / 20h30 je me suis remémoré les moments où nous nous arrêtions pour manger un peu et nous habiller pour la nuit. Je te prie de croire qu’il n’y avait pas beaucoup de mots échangés et que l’on ne perdait pas beaucoup de temps : le sandwich dans une main, le couvre chaussures dans l’autre.
Ce matin, au réveil, mon premier réflexe a été de regarder le ciel et voir si le vent s’était levé.
A 10h je me suis dit encore 100 bornes et c’est fini. Nous faisions entre 25 et 27 km/h de moyenne. Arrêts compris lorsque tout allait bien.
Le vendredi et samedi de Pâques, je rêve VELOCIO et il en est de même de mes coéquipiers.
Bref, la VELOCIO est un virus contre lequel il n’existe aucun traitement et j’espère que tu pourras la faire en 2021.
Pour l’anecdote: Lorsque la 24ème heure sonnait, nous nous arrêtions immédiatement.
Dès que l’assistance était là, nous nous changions grossièrement tout en restant en tenue cycliste.
Nous allions alors au village le plus proche ayant un bistrot, nous commandions alors une (deux) bière. Quel plaisir à partager ces instants avec les copains avec qui nous venions de passer tous les week-ends durant 3 mois d’entraînement intensif.
Une fois lorsque la serveuse avait apporté la commande, Bernard dormait déjà sur sa chaise.Souvenir, souvenir.
Bonne fin de randonnée et une chose est sûre, c’est que l’objectif kilométrique sera atteint »
Thierry GODON
Merci à toi Thierry pour ton soutien des dernières 40 minutes dans les côtes, que nous aimons tant, nous les « viandus ». Qu’il est doux de vibrer à l’unisson