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21 septembre 2018

Séjour de l’Ardéchoise 21 au 24 Juin 2018

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Bernard Avenel, Michel Dossat (un cyclo toulousain rencontré sur des randonnées précédentes) Michel Lemaitre et Gilles Moutin sont allés rejoindre la concentration cycliste la plus importante de France, 2ème évènement français de masse derrière le marathon de Paris).
Il faut dire que tout y est : les cols, le soleil, le Sud … tout pour attirer nos Cétémistes !
Annie Avenel et Yannick Le Gentil, qui avait abandonné pour cause de blessure, ont joué les assistaneurs. Ardéchoisement vôtre avec le concours de Jean FERRAT.

En ce jeudi matin cinq Cétémistes  quittent Maurepas pour rejoindre l’Ardèche, direction St Félicien, comme plus de quinze milles autres cyclistes. Entre la ronde et le voyage fou s’épargnant qui se croit sage…Il ne reste plus qu’à trouver du pain, mais à Tournon sur Rhône eh bien non, toutes les boulangerie sont fermées !!
Au camping de la Vallée du Doux à Boucieu le Roi où nous retrouvons Michel D. venu de son Sud avec le soleil Hun c … où il est retourné ; « depuis longtemps, ils en rêvaient après s’en être allé gagner sa vie loin de la terre où il est né ».
Tandis que Yanick et Annie préparent la soirée les 4 rouleurs partent au PC pour régler les formalités de départ et reconnaître la route de St Félicien et là !! le moral chute !! 12 km seulement oui, mais la côte pour quitter Boucieu le Roi sur le petit déjeuner !! ??
Multiplier la population par 15, ça n’est pas rien, et St Félicien est transformé en gigantesque jeu de piste. Déposer les bagages au gymnase du haut oui, mais avant, passer prendre le sac du randonneur à celui du bas, de l’autre côté du salon. Super, nous avons tout, puce comprise, et nous avons même trouvé du pain !! A Sacré Félicien tu mérites bien…un coup chapeau !!
Le repas de choix concocté par Yanick nous met en condition. Une bonne nuit là- dessus et nos accompagnateurs sacrifieront leur grasse matinée pour nous déposer au départ … c’est plus raisonnable …Alors que les petits groupes quittent un à un St Félicien pour s’en aller nous voilà en route pour la première étape. Sachez qu’en mon pays il n’y a guère de terrain plat. A notre programme « L’Ardéchoise » sur 2 jours. Au menu de la première journée 120 km. et 2300 m. de dénivelée sur 6 cols. Nous attaquons par le col du Buisson qui met de suite dans l’ambiance ; il va falloir trouver son rythme et un chapelet de petits groupes s’égrène le long du parcours. Puis ce sera le col des Noniéres, plus modeste en dénivelée, mais c’est une mise en bouche pour celui de Mézilhac où nous devons retrouver notre assistance. Tout au long de la route, les décorations abondent et on ressent l’enthousiasme des habitants ; en ville, les enfants se sont placés au bord de la route pour taper dans nos mains, quel accueil !!

Les cyclistes seront les premiers arrivés, le temps de comprendre pourquoi les organisateurs nous ont offert un coupe vent, et le temps de rêver un peu Le vent dans tes cheveux blonds le soleil à l’horizon quelques mots d’une chanson que c’est beau, c’est beau la vie. L’ambiance de tous ces cyclistes est un plaisir. Nous descendrons un peu plus bas sans pour autant s’épargner du vent mais la température est plus clémente. Yannick et Annie nous ont préparé une superbe salade et tout ce qu’il faut pour nous donner la force de poursuivre notre périple. La descente sur Antraigues, le village de Jean FERRAT, est belle mais délicate, les jambes sont moins sollicitées mais nous somme secoués.

Tiens donc ça remonte !!! Le col d’Aizac n’est qu’une marche pour celui de Moucheyres, avec toujours des vues sublimes. Après une petite descente, c’est l’ultime sommet de la journée qui se présente, le col de la Barricaude. Le mistral, car c’est bien lui, se manifeste de plus en plus et s’accommode du relief pour nous souffler dans le nez !! Si, si il le fait exprès je suis sûr !! Pourtant, que la montagne est belle Comment peut- on s’imaginer qu’elle fasse si mal aux jambes !! La perspective sur la vallée est splendide et le fait, de plus voir le chemin parcouru que celui à venir donne de bonnes sensations, j’ai déjà fait tout ça ? Le sommet est proche Michel D. est venu à ma rencontre, mes 3 compagnons ont dû m’attendre en haut de chaque côte. Il cueille des champignons pendant que je pioche, l’expérience ce n’est pas rien. Trois jeunes femmes font un temps route avec nous, puis prennent le large. Michel à un début de crampe, il est plus prudent qu’il reprenne une cadence mieux adaptée au … paysage !!! Le poète a toujours raison qui voit plus haut que l’horizon et le futur est son royaume. Face à notre génération, je déclare avec Aragon : La femme est l’avenir de l’homme.
Ça y est je vois le sommet là- bas où il n’y a plus d’arbres. Je change de braquet, histoire de finir en beauté, mais au sortir de la forêt, le mistral me rappelle brutalement qu’il est bien toujours là!!! A 1250 m les rafales sont pires que la pente. Le vent violent de l’histoire allait disperser à vau-l’eau notre jeunesse dérisoire, changer nos rires en sanglots

Nous touchons au terme du premier épisode annoncé par le panneautage des hébergements. EU40 pas de doute c’est là que nous allons. Une petite pente et un superbe gîte se présente où nous sommes accueillis à bras ouverts. Tournée de bière, rangement des vélos, on se prélasse, la soirée s’annonce radieuse. Nous allons découvrir nos chambres, mais là, pas de bagages, nous ne figurons pas sur la liste des résidents … problème !!! Ca n’est pas le bon logement. Peut être chez le voisin belge ? Michel D et Bernard partent en reconnaissance. Je réalise alors que j’avais pris la précaution d’enregistrer les informations sur mon « smartmachin » … EU 14 il y à bien le 4 mais c’est tout. Les têtes semblent plus fatiguées que les jambes. Mais où sont passés Michel et Bernard ? Les Belges sont aussi très sympas et ils sont à nouveau passés à la bière. Si l’on visite ainsi tous les hébergements de Sagnes et Goudoulet il va y avoir de l’ambiance. Nous voilà à nouveau en selle direction le « centre ville »  de Sagnes et Goudoulet village de 122 habitants, allons nous trouver notre gîte ? C’est pourtant simple : derrière la mairie au pied de l’église « Les Myrtilles ». Un appartement pour nous tout seuls Ce qu’on va s’en payer mes petits rigolos en dansant la bourrée des trois célibataires. Du calme, de toutes façons nous somme 4 et pas encore bourrés. Nous nous posons enfin, une douche et nous descendons au restaurant. Oui mais ce n’est pas celui là !! C’est fou ce que c’est grand Sagnes et Goudoulet. Huguette Leveque, c’est en haut, même dans les villages ça monte et ça descend. Nous nous attablons parmi nos collègues de route pour un repas bien mérité. Autant de monde dans un si petit village, c’est un peu la folie. Le mistral souffle toujours et nous l’aurons dans la figure demain pour attaquer le col du Gerbier de Jonc, pas de quoi gâcher notre nuit, nous verrons bien. Tout ce que j’ai failli perdre, tout ce qui m’est redonné aujourd’hui me monte aux lèvres En cette fin de journée.

Le réveil est tranquille et cette fois nous savons où aller. Un copieux petit déjeuner, nos bagages confiés pour le retour, quelle organisation, et c’est reparti. La route ondule sans grandes difficultés en direction du célèbre Gerbier de Jonc à 1417 m, sommet de notre périple . Il fait frais mais le mistral c’est apaisé et nous pouvons admirer l’exceptionnel panorama. Nous franchissons la Loire, bien modeste à sa source. Passé le col, nous plongeons vers Saint Martin de Valamas via le col de Besses qui se passe en descente, c’est plus cool. Pour cette journée majeure du rassemblement la plupart des routes nous sont réservées, ce qui offre la possibilité de profiter encore plus des paysages grandioses. Les gorges de L’Eysse mériteraient une visite plus approfondie et inspire le canyoniste que je suis, mais aujourd’hui c’est vélo.

Tout le secteur étant réservé aux cyclos, Annie et Yanick ne parviendront pas à nous rejoindre ; ils profiteront du village départ et de toutes les animations qui s’y déroulent. Pas de problème de ravitaillement, ils sont légion tout au long du parcours. Les riverains de la randonnée se sont mobilisés pour décorer la route et nous accueillir avec enthousiasme. Chaque hameau a sont thème, lié à son histoire, ses anecdotes ou ses fantasmes. Musiques en tous genres, solitaire ou en orchestre, pas de quoi s’ennuyer.

A partir de Saint Martin de Valamas les itinéraires se regroupent et le nombre de vélos est impressionnant. C’est alors que de nouveaux, les cols nous remettent à l’ouvrage. Les cols de Clavière et de Freydaparet s’enchaînent, suivis de celui de Rochepaule et son village qui propose un nouveau ravitaillement où nous nous offrons une pose en compagnie de 2 sympathiques chanteuses qui participent à l’ambiance de fête, à son comble. Il reste 4 cols mais seul celui de Lalouesc à 1092 m. fait obstacle, le premier, Des Grands, est sur la montée et les 2 derniers, cols du Faux et du Buisson sont dans l’ultime descente sur St. Félicien. Le tout bien sûr dans un environnement de festivités au summum. 9000 bénévoles, de quoi rêver, mais tout est là, de l’enthousiasme à gogo, l’envie de partage, la générosité, l’associatif en somme.

Et voilà, c’est fini. Tout ce qui tremble et palpite tout ce qui lutte et se bat tout ce que j’ai cru trop vite à jamais perdu pour moi nous sommes de retour. Nous retrouvons nos 2 compagnons dans la foule puis allons chercher notre plateau repas pris sous l’abri d’arbitre du stade, à regarder les milliers de participants de ce formidable événement. Reste à restituer les puces, récupérer notre paquetage et regagner nos bungalows. Nous descendons retrouver la voiture où je garderai les bagages tandis que mes 3 compagnons termineront à vélo, sans cette fois devoir attendre en haut de la bosse !!
Un bain dans le Doux avec quelques brasses dans le courant en guise de massage quel bonheur. Ce soir c’est paëlla au camping avec ambiance musicale, avant une bonne nuit réparatrice et ce sera le retour. Faut-il pleurer, faut-il en rire fait-elle envie ou bien pitié je n’ai pas le coeur à le dire On ne voit pas le temps passer

Çe n’est pas pour rien que « l’Ardéchoise » est réputée. Il y a bien sûr le cadre idyllique de l’Ardèche, mais une organisation au top avec un choix de formules, de parcours, de difficultés pour tous les goûts. Tous le monde peut y trouver son compte. Espérons avoir donné à d’autres Cétémistes  l’envie d’y participer.

Merci à Yannick qui malgré ses déboires a tenu la barre jusqu’au bout et organisé cela de main de maître. Alors RDV l’année prochaine.

L’Ardéchoise est une course cycliste créée en 1992. Elle se déroule en Ardèche et rassemble chaque année plus de 12 000 coureurs cyclistes et de nombreux bénévoles.

Texte : Gilles MOUTIN (et Jean FERRAT)

Photos: Organisation Ardèchoise et Annie AVENEL

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