BRM 200 à Carhaix sur la trace des 4 as bretons
Après le brevet de 200 km effectué avec Christophe, Gilles, Jean et Patrick à Noisiel, Philippe a souhaité retrouver la Bretagne qu’il connaît et affectionne particulièrement pour vérifier si 200 km aux portes de la Champagne valent bien 200 ???? ; ah flûte, j’ai oublié mais quelle unité de mesure utilise-t-on en terre bretonne !
6H30 ce samedi 21 mars, ma voiture fend l’épais brouillard de la lande bretonne. Destination, Carhaix, aux pieds des Mont d’Arée pour participer au BRM 200 organisé par le club cyclotouriste de la ville. Les 3° qui s’affichent au thermomètre n’effraient pas les valeureux forçats celtes. Ils seront 119 à m’accompagner dans cette nouvelle aventure.
L’ambiance est bon enfant sur la ligne de départ et l’atmosphère joyeuse dans les rangs, le printemps a bel et bien fait son retour !
A 8h00 tapante, le drapeau s’agite pour libérer les fauves. Nous traversons Carhaix encore endormie avec une pointe de nostalgie lorsque nous passons devant les sculptures des 4 As, champions cyclistes nationaux qui font la fierté du peuple breton. Une échappée de rêve au cœur de ce centre Bretagne qui a tant donné au vélo. Roue dans roue, Hinault, Bobet, Robic et Petit Breton pour fermer la marche !
Retour sur terre, restons concentré car le rythme du peloton est rapide. Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas franchi le mur du son. Les rampes et les descentes se succèdent au gré des rus qui serpentent entre champs de colza et prairies. Le soleil fait son apparition pour réchauffer nos muscles encore engourdis. Pour autant, la cadence est bien trop rapide pour le modeste randonneur que je suis. Inutile de se frotter aux coursiers qui mènent le bal, la cause est perdue d’avance, je décide donc de jeter l’éponge et d’adopter un rythme de croisière plus raisonné.
Pontivy, 10h15, 1er contrôle de la journée après 57 kilomètres. Le premier café de la ville a été pris d’assaut par l’avant-garde du peloton. Une forêt de vélos a poussé sur le trottoir. Devant l’affluence, je décide de poursuivre ma route après avoir obtenu l’indispensable pointage du carton et fait le plein du bidon. Deux cyclos de Loudéac m’accompagnent un bout de chemin, le temps de quelques échanges pour rompre la monotonie d’une randonnée solitaire.
Cap sud-ouest avec un vent de ¾ face, peu dérangeant pour un habitué des longues roulades en Beauce. Les petits villages à forte empreinte celte se succèdent, Le Sourn, Melrand, Bubry, Plouay, je savoure ! Les paysages traversés sont d’une réelle splendeur mais ils se méritent. Pour cela, il faut se dresser sur les pédales pour hisser notre monture en haut des nombreuses collines qui jalonnent le circuit depuis le départ. Enfin Quimperlé s’offre à nous. Cette charmante bourgade est traversée par L’Isole et L’Ellé, deux rivières qui confluent pour former l’estuaire la Laïta que nous suivons un instant, via la route du Pouldu, pour rejoindre Clohars-Carnoët et valider notre passage. Le soleil inonde la terrasse du Café de la Place littéralement assiégée par les locaux en week-end et les cyclos en transit. Faire pointer son carton et le plein du bidon relèvent du chemin de croix. J’en profite pour déguster un des savoureux sandwichs préparés avec amour par ma douce et tendre, devant une boisson au cola locale, le fameux « Breizh Cola ». Cette petite pause d’une vingtaine de minutes aura été profitable pour affronter les 80 derniers kilomètres de ce brevet exigeant.
La route oblique maintenant vers le nord-ouest, avant de progressivement se redresser vers le nord dans un harmonieux arc de cercle. Les paysages de campagne laissent place aux décors maritimes. Nous longeons le petit fleuve côtier de Belon, un avant-goût des vacances ! Pour les gourmands, une halte à Pont -Aven s’impose pour déguster les célèbres galettes. Pour digérer que diriez-vous d’un p’tit Chouchen ? Cela tombe bien, nous passons justement à Rosporden, considérée comme la capitale du mielleux breuvage !
Un dernier pointage à Coray avant d’affronter la traversée des Montagnes Noires. Je vous rassure, le nom est évocateur mais dans les faits, les monticules se franchissent sans difficulté. Une dernière petite rampe à gravir sans trop de souci en arrivant sur Gourin, et s’ensuivent 15 km très roulants et couverts à grande vitesse, propulsé par Eole. Les cloches de Carhaix sonnent 17h00 lorsque je franchis la ligne d’arrivée, après 9h00 de pur plaisir dont 8h11, très exactement, passées en selle pour réaliser les 208 km de l’épreuve.
Je garderai longtemps un excellent souvenir de ce brevet qui, loin d’être facile m’aura permis de redécouvrir les charmes de cette Bretagne que j’aime tant. Vivement Paris-Brest-Paris pour la retrouver !!!
Texte de Philippe Mariani
Photos Philippe Mariani et journaux locaux
Il nous met l’eau à la bouche, Philippe ; elle est tellement belle cette Bretagne !