Elles l’ont fait
Se lancer dans une aventure de 750 km avec plus de 7500 de dénivelé quand on a perdu une jambe ou quand on ne voit pas est un défi qu’il est possible de relever avec de la volonté, de la ténacité et de la solidarité. Anne-Marie et Dominique peuvent en témoigner !
Tout commence le 4 septembre, à l’aube, au Vélodrome de Saint-Quentin en Yvelines. C’est là que se rassemblent sous la houlette de Chantal Jumel, présidente du CTM (Cyclo Tourisme de Maurepas) et grande organisatrice de cette aventure, la petite cinquantaine de filles des Yvelines qui vont rallier Toulouse en 7 étapes, soit plus de 750km et plus de 7500 m de dénivelé.
Au milieu de tous ces vélos deux machines se distinguent. Tout d’abord le tandem « Pino » d’Anne-Marie qui présente la particularité de permettre à cette dernière, qui a perdu une jambe et porte une prothèse, de pouvoir pédaler les jambes allongées. Elle est pilotée par Alain, son mari : « Participer au rassemblement des femmes cyclotouristes à Toulouse était un vrai défi pour moi. Défi que je me suis lancé, encouragée par mon mari. Défi gagné et gagnant, une expérience à la fois enrichissante pour les échanges entre participantes, mais également un vrai plaisir. En fait, il fallait juste oser et ne pas douter. Le handicap n’est pas qu’une contrainte, il faut écouter son corps, avancer étape par étape, être bien encadré et accompagné »
Il y a ensuite le tandem « classique » de Dominique, piloté par Guy, pilote bénévole. Dominique est non-voyante et doit s’appuyer sur la bienveillance des autres : « Pour moi cette randonnée était un véritable défi sportif qui m’a amenée à me poser beaucoup de questions : “Vais-je trouver assez de pilotes bénévoles pour pouvoir m’entraîner ?”, “Comment vais-je être accueillie dans ce groupe de filles peu habituées à côtoyer des personnes en situation de handicap ? ” Heureusement toutes ces craintes se sont dissipées. Grâce à Guy et à la superbe ambiance qui a régné le défi a été largement gagné ». Preuve est faite que le vélo permet, grâce à la solidarité de tous, de parcourir 760 km avec plus de 7 000 m de dénivelé.
La particularité du tandem « Pino » est de permettre à la coéquipière (en l’occurrence) d’être assise devant le pilote et de pouvoir pédaler les jambes allongées. Anne-Marie est ainsi confortablement installée devant Alain qui dirige le vélo et dispose des commandes de dérailleurs.
Quant au tandem « classique » les positions sont inversées : Guy est à l’avant et Dominique à l’arrière. Contrairement au tandem « Pino » qui permet à Anne-Marie de se mettre en roue libre indépendamment d’Alain, le tandem « classique » impose la solidarité, les deux pédaliers étant reliés entre eux par une chaîne. Une bonne entente s’impose donc et le pilote doit en permanence communiquer oralement avec sa coéquipière. Il faut bien sûr annoncer ce qui va se passer (virage, dos d’âne, arrêt, etc.) mais il doit également commenter ce qu’il voit pour permettre à sa coéquipière de s’imprégner du paysage.
Laissons Guy conclure : « J’en profite pour faire un appel à des volontaires pilotes. (…) La conduite du tandem permet de faire du sport en plein-air, tout en vous rendant utile »

Groupe « Toutes à vélo Toulouse 2021 » des Yvelines