TAT 2020 – Un peu d’histoire – Toutes à Strasbourg 2016
Le projet de Toutes à Toulouse en 2020 est déjà dans la tête de nombreuses cyclotes des Yvelines. Chantal Jumel, notre secrétaire du club et coordinatrice -organisatrice de ce projet pour notre département nous raconte la 2 ème édition de ce rassemblement féminin FFV réalisé en 2016 et qui avait amené 29 cyclotes des Yvelines jusqu’à Strasbourg.
Depuis « Toutes à Paris », nous en rêvions. Une organisation de cette ampleur n’est pas simple à mettre en place pour les instances fédérales. C’est sans connaître Roselyne Depuccio et Jacklyne Jahan , élues fédérales, l’une à la Commission Relations avec les structures, l’autre à la Commission Arc-en-ciel Aventures, les deux cofondatrices de l’événement « Toutes à vélo », événement spécialement conçu au féminin pour que TOUTES puissent s’exprimer à vélo, à leur rythme, sans esprit de compétition et en toute convivialité ! Quatre ans après « Toutes à Paris », c’est décidé ce sera « Toutes à Strasbourg »
Toutes à Strasbourg, c’est parti !
Du dimanche 29 mai 2016 au dimanche 5 juin 2016 près de 700km et 6000 m de dénivelé au départ de Versailles.
Au petit matin, tout excitées les 29 Yvelinoises sont au rendez-vous au parking des Matelots. Les sacs sont chargés dans la camionnette conduite par nos 2 GO (Jean-Philippe et Yves).
Une photo devant la grille du château de Versailles sous la statue de Louis XIV, puis une autre devant le Conseil général avec les officiels et la banderole.
Les conjoints et les accompagnateurs immortalisent les derniers instants avant le grand départ. Nous remercions tous les Cétémistes venus en nombre pour nous encourager.
Ouf ! C’est parti pour l’aventure.
Nous nous faisons escorter par des cyclos de Versailles qui se font une joie de nous accompagner et de nous guider à travers la ville jusqu’aux portes de Paris. Sylvie Calsacy est attendue par 2 collègues sur le pont de Suresnes qui la (nous) prennent pour des « frapadingues ». C’est la bonne humeur. La traversée de Paris est enchanteresse, via la porte Dauphine, le Trocadéro, l’avenue Kléber, l’Etoile, les Champs Elysées (en chantant la célèbre chanson) puis la Concorde et son immense roue, l’Opéra, les Tuileries, la rue Lafayette, le parc de la Villette pour longer le canal de l’Ourcq où a lieu la première crevaison. Premiers conseils, et hop c’est réparé, et on rejoint Gressy, lieu du pique-nique. Nos 2 GO ont préparé un buffet bienvenu qui nous fait le plus grand bien sous un crachin persistant. On a même droit à un café bien chaud. Une centaine de kilomètres avalés, nous découvrons nos souvenirs de colonies de vacances, enfin pour les plus anciennes (chambre avec douche et WC pour 8, vaisselle à faire). Hélas nous n’avons plus 10 ans et certaines sont dérangées par les ronfleuses. Enfin, premier jour, premiers fous rires et notre jeunesse de réapparaître.
Les jours se suivent et la météo veut vérifier notre endurance... ben oui, il pleut. Il pleut, il mouille c’est la fête à la grenouille, chantons-nous pour conjurer le sort. On rêve d’une traversée sous le soleil, les oiseaux qui chantent mais que nenni, et nous pédalons plus vite pour atteindre le préau d’une école pour le pique-nique.
Ouf une accalmie, nous prenons quelques photos pour notre album souvenir et enfourchons à nouveau nos montures. Elise chute en traversant sur les rails détrempés. Le lendemain, elle reste dans la camionnette et joue la charmante et efficace cantinière, après avoir trouvé une belle salle municipale où nous sommes bien au sec pour le repas de midi.
Ah, le soleil daigne enfin se montrer. Quelle aubaine après la matinée agréable sur les petites routes, Isabelle, qui est du coin, propose de pique-niquer dans l’enceinte du château de Moncel, près de Jarny. A l’entrée du château, une visite surprise pour Christiane, heureuse de retrouver son mari, Aya et Yves le président de son club venus nous encourager. Ils ont bien choisi leur date car le repas fut joyeux dans un cadre magnifique sous un soleil radieux.
La pluie n’a cessé de tomber toute la nuit. Après un petit-déjeuner léger, on repart sous la pluie. Une salle polyvalente nous accueille pour le pique-nique et la charmante hôtesse se laisse dévaliser de 2 bouteilles de schnaps maison (mirabelle et prune) en nous faisant promettre de ne pas les boire en roulant. Dans les champs, les jolies vaches s’étonnent de voir passer une joyeuse bande sous la pluie.A l’hôtel Brit où nous logeons, le gérant nous propose sa salle de réunion pour stocker les vélos. Nous ne dormirons pas avec nos vélos cette nuit et nous n’aurons pas à les monter dans les chambres, quelle bonne nouvelle ! Enthousiasmées, nous montons un atelier nettoyage vélo sur la pelouse de l’hôtel, il ne pleut pas, quelle bonne surprise ! S’ensuit une séance de yoga menée tambour battant par Elise.
Le bon repas terminé, nous goûtons au schnaps et en proposons au gérant et aux quelques clients présents. Madly réclame de la musique et s’essaie à une imitation de Dalida dans une danse langoureuse. Nous restons quelques-unes à danser avec les clients.
Au petit matin, pas de pluie, beau circuit tranquille et bucolique, endroit magnifique pour le pique-nique où nous avons le temps de visiter le village de Graufthal situé dans le parc régional des Vosges du Nord. On commence à croiser de joyeuses cyclotes de la Sarthe, de la Normandie et d’autres régions du Nord de la France.
Puis nous retrouvons les randonneurs-cyclos d’Haguenau venus nous accompagner (comme nous l’avions fait pour les Bretonnes à l’occasion de Toutes à Paris) et nous amener au pot d’accueil organisé par la mairie de Saverne dans la magnifique Roseraie.
Pour notre dernière étape, il a plu toute la nuit ! Levées tôt pour un petit-déjeuner à 7h30 et un départ à 8h30.
Inutile de se précipiter, des trombes d’eau nous attendent. Après 20 km sous une pluie battante, nous atteignons la grange où nos randonneurs nous attendent à l’abri. Ils sont désolés pour nous et nous accompagnent jusqu’à notre hôtel, trempées jusqu’aux os. Le gérant nous donne accès à nos chambres pour vite nous doucher et nous changer. Nos vélos sont à l’abri et cadenassés sous l’auvent de l’hôtel où nous mangeons frugalement. Nous nous regroupons par cinq pour prendre le bus 71 qui nous emmène au centre de Strasbourg. Bien sûr, il pleut toujours, nous déambulons dans la cathédrale pleine de cyclotes et de touristes transis. Puis une éclaircie et nous nous dirigeons vers la place des festivités un peu désertée, vu la météo. Nous en profitons pour nous faire maquiller aux couleurs de nos clubs respectifs.
Soudain la pluie s’arrête et nous en profitons pour aller visiter la Petite France. Achats, dégustations et échanges avec les cyclotes qui nous croisent, l’après-midi nous remplit de joie.
Nous nous retrouvons le soir au restaurant typique Pfiferbriader place du marché aux cochons de lait où un repas sympa arrosé de vin alsacien nous fait oublier pluie et petits tracas.
Après une courte nuit, nous nous levons à 6h30 par un ciel clair. A 7h45, nos accompagnateurs René, Albert, Michel et les autres nous conduisent le long du canal devant le Parlement européen et à travers la ville vers le point de rassemblement au Jardin des Deux Rives. Sous le soleil tout nous paraît beau et facile, il est vrai que nous longeons le Rhin. Et puis l’apothéose avec les cyclotes venues de toute la France, joyeuses, aux casques customisés aux couleurs de leur région. Zut, nous n’y avons pas pensé. Qu’à cela ne tienne, nous sommes près d’un champ de coquelicots et la cueillette commence en attendant les discours des officiels. Nous ornons nos casques, tandis que le journaliste des Nouvelles d’Alsace prend en photo Madly et Martine pour agrémenter son article sur TAS… elle est pas belle la vie !
Les discours, exclusivement masculins, étrange pour une concentration de féminines, initiée et organisée par deux féminines Roselyne et Jacklyne de la FFCT. D’ailleurs le journaliste le fait remarquer dans son article et précise « heureusement, le président de l’OT Claude Schneider a veillé à confier les ciseaux du coupé de ruban à la conseillère municipale Suzanne Krempf » sinon à quoi ça sert de promouvoir la pratique féminine. »Les filles toutes à piaffer pour le top départ, s’élancent enfin sous un soleil quasi radieux.
Les Yvelinoises sont presque en tête de cortège, saluent les Strasbourgeois éberlués ou ravis de participer à ce défilé au milieu des cyclotes toutes plus heureuses les unes que les autres. La traversée se fait sans encombre, les motards veillant à la sécurité des unes et des autres. La montée sur la passerelle des Deux Rives est émouvante puis nous arrivons dans le jardin des Deux Rives pour le pique-nique géant.
Les vélos sont minutieusement emballés et rangés dans la camionnette tandis que les sacs trouvent place dans la cale du car.
Il est un peu plus de 22h lorsqu’on arrive à Versailles-Matelots où l’on retrouve nos maris et nos amis du CTMaurepas. On se quitte mais on ne se dit pas adieu, seulement au-revoir car nous avons déjà des projets de retrouvailles avant de repartir dans 4 ans sur un……. Toutes à Toulouse
Texte de Chantal JUMEL
Photos CT Maurepas