Journal de Fanny
Dans la famille Avenel, je voudrais la mère, le père et la fille Fanny !
Nous connaissons tous Annie et Bernard Avenel. Certains connaissent désormais la fille. En effet, Annie et Bernard, inscrits au séjour club dans le Lot ont emmené dans leurs valises leur fille Fanny qui arrivant d’Espagne pour leur rendre visite a eu la bonne idée, pour profiter de ses parents, de partir aussi dans le Lot pour pédaler et ….. !
Journal de Fanny, novice de la pédale
Jour 1
“Mais qu’est-ce que je fais là?”, les genoux qui tremblent, un nœud à l’estomac et les dents qui claquent. Je viens d’embarquer en voiture pour un séjour de cyclotourisme de quatre jours dans le Lot.
Autant vous dire que ce qui m’a attirée et convaincue dans un premier temps, ne furent ni l’esthétique de l’équipement (cuissards seyants et couleurs discrètes), ni l’envie irrépressible de faire subir à son séant des séances de torture interminables, mais bel et bien la beauté des paysages et la gastronomie locale. De plus, il semblerait que je pars avec des personnes plutôt sympas qui sont mon père et ma mère! Ou du moins, c’est ce que je pensais…
Après de longues heures de voiture, nous voilà enfin arrivés. ¡Oh! ¡Dios mío!, comme on dit en Espagne, je fais connaissance avec cette fameuse côte qui mène au camping de la Paille basse. Nous la montons en première, le moteur fume… Ça promet pour nos jambes! Une fois en haut, quel spectacle! Je me vois déjà, au bord de la piscine, vue sur les collines, sirotant mon Mojito en attendant de prendre place pour un bon dîner sur la terrasse du restaurant de Yelle.
Nous nous installons. On prépare le matos pour demain. Je visse mes petites roues, prépare mes genouillères et mes coudières pendant que maman prépare la potion magique pour les gourdes.
Enfin vient le plus intéressant, le pot d’accueil! Je fais connaissance avec tous mes futurs collègues d’aventure cycliste et repère déjà quelques numéros. Ils se reconnaîtront Le ton est donné, l’ambiance est conviviale. Le sport rapproche les gens…et l’alcool tout autant!
Jour 2
Je dois finalement retirer mes petites roues du vélo qui semblent ne pas être tolérées par la Fédération Française de Cyclotourisme. On ne plaisante pas avec le vélo! Je me lance donc vaillamment sur mon vélo de route, comme une grande et quelle surprise…je m’éclate!
Les paysages sont magnifiques et tout le monde y va de son petit conseil pour me motiver et m’accompagner. Les ravitos sont préparés avec soin et nous sommes servis comme des rois par nos petits anges gardiens qui toute la journée nous suivent et nous chouchoutent. Un grand merci à Élisabeth, Jean-Claude et à Jacques. Jef, nous parlerons de ton cas plus tard!
Nous traversons donc une multitude de petits villages, tous aussi beaux les uns que les autres. Les châteaux défilent et ma tête est pleine d’histoires de chevaliers. J’en oublie mes jambes et ma peine, je respire et me sens sereine. Mais ça c’était avant le drame…LA DERNIÈRE CÔTE! J’entends le cliquetis des plateaux et des vitesses qui changent, plus personne ne parle, pas même Maurice, c’est dire! Tous nous concentrons sur notre respiration et regardons notre roue avant pour ne pas affronter l’ennemi de face. Quelle fierté quand, encouragée par mes coachs, j’arrive enfin au Domaine de la Paille Basse, qui, soit dit en passant porte un nom bien ironique!
Après l’effort, le réconfort: piscine-tobogans pour les enfants (une fois de plus, ils se reconnaîtront) et restaurant pour les vaillants! Nous goûtons aux produits de la région et rions à gorge déployée aux blagues fines et subtiles de notre duo comique de choc, j’ai nommé: Maurice dit Momo et Jef. En y repensant, mes abdos ont certainement plus travaillé sur ma chaise à l’heure du dîner que sur ma selle à l’heure de suer! Le public était au rendez-vous. Maman et papa ont déjà acheté leur entrée pour la première de septembre à la Cigale.
J 3
Le temps se maintient. J’ai mal au… (censure) mais tout le monde me dit que c’est normal. Ils sont fous ces cyclistes! Convain…(censure) Ah non pas là! Je reprends. Convaincue, je remonte en selle et pédale de bon coeur. Cette fois-ci, je décide d’observer non pas les paysages, mais mes amis cyclistes. C’est fou comme le sport révèle le meilleur des gens.
Pour commencer, je prends une belle leçon d’humilité. En effet, dans le groupe, la moyenne d’âge est disons plus élevée que celle de nos députés (humour je précise) et tous, sans exception, font preuve d’une ténacité, d’une régularité et d’une volonté à faire pâlir les jeunots.
Il y a mon père ce héros, Berni, qui tout léger, fait des allers-retours pour vérifier que ses brebis ne soient pas égarées. Les doigts dans le nez! Je crois aussi percevoir de la provocation dans son regard à chaque fois qu’il me dépasse mais je passe au dessus…jusqu’au dernier jour!
Alain nous surveille aussi et tel un berger, il recompte son troupeau pour s’assurer qu’aucune de ses brebis ne soit restée en bas de la colline. Il ferme la marche.
Passons aux championnes! Un grand bravo à toutes ces demoiselles qui n’ont pas tremblé du mollet et ont tout donné.Ma petite maman n’a pas démérité et je salue aussi son courage d’avoir su s’arrêter avant de se blesser. Une jolie démonstration d’humilité! Elle n’a cependant pas été la dernière à rigoler et à profiter de la région.
Elise, ma pink lady qui n’abandonne jamais et me sert de lièvre dans les montées!
Gislène, tête en l’air, le nez dans les étoiles et dans les fleurs, a bel et bien les pieds sur les pédales quand il s’agit de grimper.
Corine, battante et résistante, mon futur binôme de triathlon et Michel qui dévale les pentes! Je sais Michel, tu te demanderas: “mais qu’est-ce que je fais parmi la liste des femmes?”. Alors c’est peut-être les cheveux…Non je plaisante bien sûr! C’est tout simplement que toi et Corine, c’est comme Tic et Tac ou Dupond et Dupont…on a du mal à vous séparer!
Vient enuite Martine, qui ne lâche rien et monte les côtes sans jamais se plaindre.
En ce qui concerne Chantal, ses tongues émantées semblent lui conférer une énergie surhumaine, lui permettant d’arriver toujours la première en haut des côtes pour pouvoir prendre en photo les magnifiques athlètes que vous êtes! Il faudra tout de même que je me renseigne auprès de Bernard afin de savoir quel produit il lui met dans la gourde!
Enfin pour terminer ce tour d’horizon féminin, j’aimerais rendre hommage à un homme cette fois. Je tire mon chapeau ou mon casque à Henri qui n’hésite pas à faire le double de kilomètres, montant et redescendant les pentes, pour s’assurer que sa bien aimée aux mollets d’acier (j’ai nommé Gisèle) est toujours dans la course et l’encourager. Il me semble être un fier chevalier sur sa monture d’acier. Quand je disais que le sport révèle les gens. Il s’agit là d’un couple épatant!
Passons à l’étude du reste des mâles de la meute… euh…du peloton.
Nous avons bien évidemment Mr le président, Jacques, toujours calme, toujours de bonne humeur, le soleil du Sud est parmi nous malgré de grosses averses.
Restons dans le Sud et la chaleur humaine, oui, parce qu’ensuite, avec les portraits du Nord, ça se gâte. Je parle bien sûr de Michelcon le Toulousain. Je dois dire que Michel s’est comporté en vrai coach: “Tu as bu…con?” “Tu as mangé…con?”ou encore “Baisse tes dents…con!”. Je tiens cependant à révéler en exclusivité que bien que très bon cycliste et mécano hors-pair, Michelcon a une faille…Il ne sait pas jouer à la pétanque! Voilà, c’est dit! Avec Momo, on lui a presque mis Fanny! Je n’en dis pas plus car, comme je le disais auparavant, l’humilité est une valeur essentielle du sportif de haut niveau. 🙂
Montons donc dans le nord et passons à un tout autre style de cycliste. Je parle de Yannick, increvable sur ses deux roues. Il n’abandonne jamais. Mais le vélo n’est pas le sport préféré de notre champion! En effet, il sait mettre à profit ses talents de charmeur lors des pauses vélo. Un sacré numéro!
Passons a Jef, parce qu’il faudra bien en parler… C’est l’un de mes coachs personnels. Toujours le mot pour rire, le clown du vélo! Il m’a donné quelques bons tuyaux, dont celui du deuxième jour, qui consistait à abandonner le deux-roues pour me mettre au quatre-roues, beaucoup plus confortable selon lui. Je n’ai pas cédé à la tentation mais Jef, pour toi c’est différent car…TU AS LE DROIT! Il faut dire aussi qu’on ne peut pas assurer un one-man-show tous les soirs et être en forme le lendemain, malgré la poudre que vous mettez tous dans vos gourdes! Entre nous, c’est bien toi le plus malin.
Je ne peux évoquer Jef sans parler de Maurice, son tandem de l’humour, les inséparables de la blague! Ma rencontre avec Maurice a bouleversé ma vie quand j’ai appris qu’il pouvait s’agir de mon père biologique…Blague à part, avec Berni on a fait nos calculs et ça pourrait être intéressant en termes de pension alimentaire. Bah oui…18 ans, mettons que la pension est de 200€/mois, 200*216 (nombre total de mois) = 43200€! C’est pas négligeable! Et puis, je dois bien avouer qu’être ta fille m’aurait épargné quelques souffrances culinaires lorsque maman devait s’absenter et que papa cuisinait…
Enfin, pour terminer, je tire mon chapeau à Serge, Sergio pour les intimes, non pas pour ses performances sportives car on a tous bien vu l’autocollant sur le cadre de son vélo électrique, mais bel et bien pour son esprit sportif et sa patience; qui ont été mis à rude épreuve par notre duo comique. En effet, bien que Sergio aie tenté une échappée pour fuir Momo et que les résultats n’aient pas été ceux escomptés, passons sous silence la chaîne cassée et la mission de sauvetage pour retard inquiétant, il a fait preuve d’une grande maîtrise de soi, propre aux sportifs de haut niveau. Je te rappelle deux choses indispensables Serge, ne parle jamais sans la présence de ton avocat et la vengeance est un plat qui se mange froid…car TU AS LE DROIT!
Jour 4
Il pleut. Quelques irréductibles cyclistes pédalent quelque temps sous la pluie mais doivent malheureusement faire demi-tour face à la colère des Dieux du Lot.
Les autres, les malins, les filous comme ma mère, Élise, Gislène et moi, en profitons pour faire du tourisme, visiter et surtout, soyons honnêtes, savourer les spécialités locales: foie gras, gésier, magret, confit, glace à la chataigne et autres merveilles de la région! Le sport ça creuse eh oui, je le confesse, le sport est une belle excuse pour ripailler.
Je passe sous silence notre passage par Bordeaux qui mettrait en évidence nos talents à l’heure de nous orienter.
Jour 5
Dernier jour de vélo, un premier temps sous la pluie, mais rien ne semble nous arrêter et je commence à ressentir ce plaisir et cette liberté que procure la randonnée.
Toutefois, le cycliste a un défaut. Il est menteur et cette dernière sortie me l’a démontré. En effet, le président annonce une balade d’une petite heure et demie et nous voilà repartis pour quatre heures de vélo. Quand on aime, on ne compte pas! Mais le mensonge n’est-il pas intrinsèque au monde politique Mr le président? 🙂
Vient enfin le dernier dîner, l’alcool de figue, les figues au foie gras, l’agneau et du chocolat! Nous sommes servis par un apprenti talentueux du nom de Momo. Il a de l’avenir ce petit!
Et puis, comme toute équipe sportive a son hymne, je ne pouvais repartir sans entendre cette douce mélodie dont on m’avait tant parlé et qui clôture tout séjour cyclo qui se respecte. Vous avez deviné? J’ai nommé: “La quéquette en bois!”. S’élève alors la douce voix de Jacques, suivie des choeurs… Sans aucun doute je ne pourrai plus dormir sereinement mais comme dirait le sage du groupe:
VOUS AVEZ LE DROIT!
Merci à tous pour ce beau séjour, je dirai même, ce voyage initiatique au coeur des collines du Lot.
N’oublions jamais que le sport c’est des efforts, du dépassement de soi mais pas que ; c’est aussi de la chaleur, de la solidarité, de l’amitié, des rires et du vivre ensemble.
La môme, La gamine! 🙂
Texte de Fanny Avenel
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